LE HÉROS – Livre 1

Une relecture moderne et enthousiasmante des « Douze travaux d’Hercule ». Et si Heraclès n’était rien d’autre qu’un super-héros de l’Antiquité?

C’est une enthousiasmante interprétation du mythe des « Douze travaux d’Hercule » que nous propose David Rubín avec « Héros » qui comptera au total plus de 500 pages, une fois le 2e volume paru au printemps 2013. La chasse du lion de Némée, la traque du sanglier d’Erimanthe, le combat contre l’Hydre de Lerne… Les premiers exploits d’Heraclès tout comme sa naissance et sa jeunesse restent fidèles au récit mythologique. A la naissance d’Heraclès (le nom grec d’Hercule) et de son frère Eurysthée, le sort a décrété que le premier des deux à naître commandera l’autre. C’est ainsi qu’Eurysthée envoie sans cesse Heraclès affronter les pires dangers. Son but réel: que le héros y laisse la vie.

Pourtant, il ne faut pas s’étonner si Heraclès écoute Chiron à radio Oracle, s’il porte un sweat sur son short en écailles, part voir les amazones en moto ou si l’Olympe ressemble plus à un laboratoire high-tech qu’à la demeure céleste des dieux. Car Rubín n’a pas l’intention de se cantonner au péplum classique en développant son univers situé quelque part entre la Grèce ancienne et un futur résolument technologique. D’ailleurs, le graphisme est à l’avenant: moderne avec des personnages style cartoon, une mise en page dynamique et des couleurs pétantes originales.

En fait, dans « Le Héros », ce qui intéresse surtout l’auteur espagnol (« Le salon de thé de l’ours malais ») est de rapprocher ce grand personnage mythologique de nos super-héros modernes. Fasciné depuis ses débuts par l’univers des super héros – qu’il considère, nous dit Rackham, « comme le seul genre créé par et pour la bande dessinée » -, Rubín a logiquement vu en Héraclès un de ces super-héros à la force incroyable, au courage exemplaire mais au doute et aux faiblesses à fleur de peau. Et si finalement le genre avait été inventé dès l’Antiquité?

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