LE DERNIER QUAI

Emile est le majordome d’une hôtel très spécial: les clients sont décédés et se préparent pour leur ultime voyage. Une parabole originale du purgatoire.

A chaque fois le rituel est le même, Emile le majordome se lève, prépare le petit-déjeuner et la chambre des nouveaux arrivants de son hôtel au terminus du train. Ses clients sont morts et il est chargé de les guider pour qu’ils puissent faire un point sur leur vie, affronter leurs souvenirs et leurs regrets, trouver une forme de résilience et la paix éternelle. Les autres iront souffrir éternellement dans les marais et la forêt. Mais, ce matin là rien ne se passe comme d’habitude: ses trois clients ne sont pas arrivés par le train et ne se souviennent absolument pas de leur ancienne vie.
Avec « Le dernier quai », Nicolas Delestret (« La maison aux souvenirs ») qui a aussi une expérience de l’animation, revisite ni plus ni moins le purgatoire catholique, lieu où les âmes des justes expient, se purifient de leurs péchés avant d’accéder au paradis. Mais il le fait avec une certaine tendresse et poésie, des références au « Voyage de Chihiro » de Miyazaki et un style graphique tout en rondeur et en douceur, même lorsqu’on assiste à la transformation des pauvres âmes en ombres. Progressivement, grâce à des flashbacks bien dosés, on comprend pourquoi ces trois nouveaux clients sont là, leur lien inattendu avec le majordome et on bascule dans une ambiance plus angoissante. L’intrigue réserve des surprises et interroge judicieusement sur le déni et le poids de la culpabilité.

Dessin et scénario: Nicolas Delestret – Editeur: Grand Angle – Prix: 23,90 euros.

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