LE CLIENT
L’histoire d’un homme prêt à tout pour retrouver une prostituée équatorienne. Un one-shot sensible entre polar glauque et histoire d’amour.
Le papa de Ducobu a plus d’un tour dans son sac. Après « La peau de l’ours » – une plongée dans l’univers sanglant de la mafia et des règlements de compte – et « Les Folies Bergère » qui nous embarquait aux côtés de poilus de la Grande Guerre, Zidrou poursuit dans la veine réaliste et nous offre un polar au coeur du monde de la nuit et des réseaux de prostitution.
L’histoire commence en Espagne par un rendez-vous. Augustin Mirales rencontre un caïd mafieux, Selznic, pour lui annoncer qu’il vient de kidnapper sa fille. En échange de sa libération, Selznic doit retrouver Maria-Auxiliadora, une Equatorienne qui a travaillé dans un de ses clubs avant de disparaître…
Un client amoureux d’une prostituée et décidé à la sortir de ce milieu glauque. L’idée n’est pas nouvelle mais il serait dommage de passer à côté du « Client ». Racontée sur le mode épistolaire – la lettre est adressée à la soeur d’Augustin, on comprend pourquoi à la fin -, l’histoire est construite de telle manière que le lecteur découvre progressivement qui est Augustin, quelles sont ses motivations et ce qui le lie à cette fameuse Maria-Auxiliadora. C’est vraiment la dimension humaine sur laquelle Zidrou met l’accent qui donne tout son intérêt à ce one-shot. Au côté glauque de la prostitution, de la violence et de l’aliénation psychique et physique des femmes, répond l’amour sincère d’un client particulièrement culotté…
Pour donner corps à ce récit, l’Espagnol Man – celui qui a dessiné « En sautant dans le vide » et « Mia » a débuté dans la BD par la revue érotique Kiss commis – signe des planches dynamique où dominent logiquement les scènes nocturnes et d’intérieur. On y ressent parfaitement l’ambiance de ces clubs glauques où le sexe n’a rien de festif surtout pour les prostituées elles-mêmes… On le répète donc, il serait dommage de ne pas être client de cet album.
– Dargaud