LADYBOY VS YAKUZAS – Tome 1. L’île du désespoir

Un transsexuel malgré lui est envoyé sur une île pleine de détraqués sexuels. Un manga ultra-décalé et décomplexé qui dépoussière le genre « survival ». Bidonnant et à prendre au millième degré.

Après « Magical Girl of the end » et « Le geek, sa blonde et l’assassin », le troisième titre de la collection « WTF ?! » (l’acronyme anglais de « What The Fuck » que l’on peut traduire par « c’est quoi ce bordel ») d’Akata est arrivé. Et le résumé de son intrigue ne pourra que vous convaincre que « Ladyboy vs Yakuzas » est parfaitement à sa place sous ce label qui réunit des mangas borderline: pour se venger du jeune yakuza Kôzô Kamashima qui a eu la mauvaise idée de coucher avec sa femme et sa fille, un parrain japonais fait du fougueux playboy un transsexuel hyper sexy et le parachute sur une île où ont été regroupés cent détraqués sexuels. Ceux qui réussiront à violer Kôzô seront libérés…

Avec « Ladyboy vs Yakuzas », Sakurai voulait quelque chose de « drôle, intéressant, détonnant et surtout jamais vu », un « freaks survival » qu’il a dessiné seul sans assistant. Bref, après vingt ans de carrière, Sakurai a voulu se faire un gros délire avec cet ovni et le résultat est complètement dingue ! Evidemment destiné à un public averti, « Ladyboy vs Yakuzas » nécessite avant tout de prendre le récit au millième degré car l’apparente apologie du viol qui y est faite peut mettre mal à l’aise avec cette bande de violeurs multi-récidivistes et pédophiles pervers, aussi méchants que stupides, surexcités devant la femme-objet.

Ceci fait, il n’y a plus qu’à plonger dans près de 200 pages d’humour très très noir, de mauvais goût assumé et de dialogues grossiers. En un mot, c’est complètement idiot… Mais tout le talent de Toshifumi Sakurai est de réussir à nous faire rire quand même, et ce sans nous lasser. Les personnages caricaturaux sont drôles – les femmes sont des bimbos tous seins devant et les hommes, salivant et se tripotant constamment, ont surtout l’air d’animaux en rut -, il y a du rythme et les rebondissements sont inattendus malgré un synopsis très simple. Vivement le 2e tome dont la sortie est prévue fin avril. La série comptera cinq tomes.

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