L’ADOPTION – Cycle 1. Tome 1. Qinaya

Quand un couple français adopte une petite Péruvienne, c’est aussi la vie des grands-parents qui se retrouve chamboulée. Une attachante chronique familiale pleine de surprises.

Zidrou excelle dans les histoires tirées du quotidien et, pour cette seconde collaboration avec Arno Monin (après « Merci »), c’est encore un récit plein d’humanité et de tendresse qu’il nous offre: quelque temps après un séisme dévastateur au Pérou, Alain et Lynette s’apprêtent à accueillir à l’aéroport une petite orpheline, Qinaya, 4 ans. La vie de toute la famille va être chamboulée, notamment celle de Gabriel, propulsé grand-père alors qu’il n’a jamais pris le temps de jouer son rôle de père avec Alain.

Difficile de ne pas succomber au charme de cette chronique familiale dans laquelle le grand-père bougon va peu à peu fondre pour cette petite fille haute comme trois pommes. C’est plein de bons sentiments et on aurait pu craindre que la réplique de Gabriel au détour d’une case – « les bonnes actions, c’est comme le pâté… quand t’en mets trop sur ta tartine, ça devient écoeurant » – s’appliquerait à « L’adoption ». Pourtant, point de mièvrerie ou de pathos écoeurant ici, les personnages complexes et les dialogues qui sonnent toujours justes évitent cet écueil. Quant au dessin au crayon très séduisant de Monin, il met en scène des personnages expressifs et une Qinaya vraiment très mignonne, dont la taille exagérément petite par rapport aux autres, permet d’accentuer la fragilité.

Pour autant, ce premier tome est en fait surtout une longue mise en place d’un scénario plus grave, tout juste esquissé dans les dernières planches. La chronique familiale va à la grande surprise du lecteur se transformer en intrigue policière. Le deuxième et dernier tome n’en est que plus attendu.

Dessinateur: Arno Monin – Scénariste: Zidrou – Editeur: Grand Angle – Bamboo – Prix: 15 euros.

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