LA PEAU DE L’OURS – Tome 2

Un adolescent est adopté par un parrain de la mafia après le meurtre de ses parents. Une tragédie sombre et violente sur fond de triangle amoureux. Très efficace.
Le destin d’Andrea bascule lors d’un pique-nique familial. A presque 16 ans, le jeune homme assiste au meurtre de son père, au viol de sa mère puis à son suicide. Arrivé en sauveur, un puissant parrain mafieux le prend sous son aile et l’accueille dans sa famille comme son propre fils. Tout en apprenant les rudiments du métier, l’adolescent découvre l’amour.
Bien qu’il y ait encore un mafieux dans cette histoire ayant pour cadre l’Italie d’avant-guerre et que les couvertures se répondent – un homme nous visant avec le canon de son pistolet dans le premier tome, un jeune homme avec le canon dans la bouche dans le second – les deux volets de « La peau de l’ours » proposent des récits indépendants. Indépendants mais pas dissemblables. Car comme dans l’excellent premier opus huit ans plus tôt, celui-ci nous plonge dans la noirceur de l’âme humaine, à peine éclairée par le sentiment amoureux, et en fait ressortir la cruauté, l’égoïsme, la lâcheté et la vengeance. L’ambiance est lourde, la violence omniprésente et la montée en tension palpable malgré les paysages méditerranéens gorgés de lumière et le dessin charbonneux d’Oriol qui parvient à rendre expressif des visages pourtant souvent dénués de traits précis. Encore une « Peau de l’ours » glaçante mais efficace.
Dessinateur : Oriol – Scénariste : Zidrou – Editeur : Dargaud, collection Long Courrier – Prix : 14,99 euros.