LA BIBLIOTHÉCAIRE D’AUSCHWITZ

Une jeune juive issue est déportée à Auschwitz avec ses parents. Elle y tiendra une bibliothèque aux livres interdits par les nazis. Une histoire vraie.

Inspirée du roman éponyme d’Antonio Iturbe, « La bibliothécaire d’Auschwitz » raconte l’histoire vraie de Dita Kraus, adolescente juive tchécoslovaque déportée avec ses parents au camp familial BIIb d’Auschwitz, qui parvint à tenir une bibliothèque clandestine de huit livres interdits par les nazis au péril de sa vie.
Comme toujours lorsqu’un ouvrage s’attache à raconter la Shoah, il ne laisse le lecteur bouleversé. Les rafles, les conditions de vie extrêmes, les chambres à gaz, sont évidemment évoquées ici. Mais « La bibliothécaire d’Auschwitz » est un récit au trait réaliste un peu particulier.
D’abord parce que le camp BIIb d’Auschwitz que l’on découvre était un leurre cultivé par les nazis qui cherchaient à faire croire à la Croix-Rouge et au monde que les prisonniers y étaient traités dignement. Le camp comprenait donc par exemple une école, il n’y avait pas de tri à l’arrivée et les prisonniers conservaient leurs vêtements et n’étaient pas rasés. C’est un peu éloigné de l’image habituelle d’Auschwitz même si le taux de mortalité y fut élevé et qu’il fut le théâtre du plus grand massacre de citoyens tchécoslovaques de l’histoire.
L’histoire qui se concentre surtout sur les relations de l’adolescente avec les personnalités qu’elle côtoie – en particulier celle de Fredy Hirsch, un athlète tchécoslovaque charismatique leader du camp, ou bien le terrible Dr Mengele (dont les atrocités qu’il a commises sont juste évoquées dans l’album) – donne aussi un peu l’impression de préserver le lecteur en laissant le plus souvent l’horreur d’Auschwitz au second plan.
Le roman comme l’adaptation BD met en tout cas en lumière une héroïne courageuse au courage exemplaire.

Dessinateur: Loreto Aroca – Scénariste: Salva Rubio, d’après le roman d’Antonio G. Iturbe – Editeur: Rue de Sèvres – Prix: 22 euros.

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