KID LUCKY – Tome 1. L’apprenti cow-boy

Rescapé d’une attaque d’indiens, un bébé est élevé par une tenancière de saloon. L’enfance de Lucky Luke dévoilée dans un album sympa qui reprend le ton de la série originelle.

Soit c’est une illusion d’optique, soit Lucky Luke a rétréci. Sur la couverture, le Lucky Luke version modèle réduit qui dégaine son lance-pierre ne laisse finalement guère de doute: Achdé s’est lancé dans les aventures de jeunesse du plus célèbre cow-boy de la bande dessinée.

Déjà dans les années 90, deux recueils d’histoires longues (« Kid Lucky » et « Oklahoma Jim ») avaient été publiés sous la plume de Léturgie et sous le pinceau de Morris et Pearce, mais étaient restés sans suite, Morris estimant que la série n’avait pas le potentiel nécessaire pour continuer. Pour cette nouvelle tentative, s’il est difficile de ne pas être méfiant devant ce genre de séries dérivées – les récents « Marsu Kids », « Gastoon » et « P’tit Boule et Bill » – qu’on peut suspecter de succomber à la facilité et aux sirènes commerciales, le résultat est ici plutôt réussi.

L’histoire de Lucky Luke démarre par une histoire en six planches lorsqu’il est recueilli après l’attaque d’un chariot par des indiens. Unique survivant du massacre, il est élevé par la tenancière du saloon et grandit à Nothing Gulch où tout le monde remarque la chance inouïe du gamin et son adresse au lance-pierre. Les autres planches se composent d’une suite de gags plus courts qui montrent la naissance d’une légende.

Certes, ici, au milieu de tout le village, de ses camarades de classe et de ses petites amoureuses, Luc n’a rien du cow-boy solitaire que l’on connaît mais on apprécie d’apprendre d’où il vient et d’où il tient son nom. « Kid Lucky » a aussi la chance d’avoir aux manettes Achdé, celui là même qui s’est imposé comme le successeur de Morris pour les aventures du cow-boy (adulte) le plus rapide de l’Ouest. Le graphisme et l’esprit de la série sont donc respectés d’autant que la plupart des thèmes nous rappelleront quelque chose: les ivrognes du saloon, les braqueurs de banques, les duels dans la rue principale et les tricheurs enduits de gourdin et de plumes… Achdé arrive même à caser les Dalton, Jolly Jumper et quelques scènes cultes de la vraie série. A noter enfin que sous les gags, Achdé propose une courte anecdote véridique intéressante sur le Far-West.

Tout cela donne une BD sympa qu’on prend plaisir à lire. Ceci dit, de prochains tomes sont-ils vraiment nécessaires? Kid Lucky parviendra-il à se créer une identité forte et charismatique, comparable à celle du Petit Spirou qui vit sa vie depuis 1990 et 15 albums?

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