BLESSURES D’AMOUR PROPRE

Une mise en abyme de « L’amour propre ». Jouissif !

Vingt-six ans après « L’amour propre (ne le reste jamais très longtemps) » – véritable best-seller érotique et ode au point G -, Martin Veyron nous offre une suite. Du point G, il en est évidemment toujours question. C’est même le point central de l’album puisque une jeune journaliste santé vient solliciter son aide en tant qu’expert sur le sujet. Mais Veyron a vieilli et a bien d’autres soucis, notamment une grosse panne d’inspiration et une prostate récalcitrante…

L’histoire démarre donc plutôt sagement: le truc de l’auteur qui n’arrive plus à écrire est plutôt classique même pour quelqu’un considéré depuis sa fameuse bande dessinée comme un pornographe, éminent spécialiste du plaisir féminin. Mais au fil des pages, « Blessures d’amour propre » qui s’envole vers une sorte de quête effrénée du plaisir absolu bascule en même temps dans les situations les plus délirantes. Visiblement Martin Veyron se lâche et se fait plaisir.

L’album n’est pas le récit nombriliste qu’on aurait pu craindre: dans cette fausse autobiographie, Veyron l’auteur n’épargne pas Veyron le personnage dans les affres de la vieillesse et aux prises avec les femmes. Le ton est à la comédie, les cases sont certes bavardes mais les dialogues sont ciselés au poil. Bref c’est drôle, jouissif et c’est à faire rougir les lecteurs les plus prudes.

Dargaud

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