J’AI TUÉ JOHN LENNON

Nouvelle plongée dans la tête d’un tueur, en l’occurrence celle de Mark Chapman qui assassina John Lennon le 8 décembre 1980 à New York. Portrait cohérent d’un personnage ambigu.

Le 6 décembre 1980, Mark Chapman atterrit à New York. Il raconte à qui veut l’entendre qu’il est ingénieur du son et qu’il vient travailler sur le nouvel album de John Lennon. La nuit, il rêve qu’il est un membre des Beatles. En réalité, il va comme les autres fans faire le pied de grue devant la grille du Dakota Building pour espérer voir son idole.

Nouvel épisode de la collection « J’ai tué » de Vents d’Ouest, consacrée aux grands assassins de l’Histoire (il y a eu Abel, François Ferdinand, Philippe II de Macédoine et Marat), « J’ai tué John Lennon » tente lui aussi d’expliquer les motivations de Mark Chapman en nous proposant une vision possible des faits. Peut-on vraiment comprendre ce qui s’est passé dans la tête de ce rondouillard taciturne qui jalousait Lennon autant qu’il l’admirait, qui le haïssait autant qu’il l’aimait? Rodolphe (« Cliff Burton », « Memphis », « Centaurus »…) parvient en tout cas à dresser le portrait cohérent d’une personnalité torturée qui s’identifie au héros de « L’Attrape-Cœurs » de J.D. Salinger et pour qui la réalité, les rêves et les hallucinations ne cessent de s’entrechoquer. Au dessin, Gaël Séjourné (« Lance Crow Dog », « Jour J, T2 ») apporte le même soin à la crédibilité de l’album avec des décors réalistes et sobres du New York des années 80.

Mark Chapman est actuellement toujours en prison. Condamné à la perpétuité, il peut depuis 2000 demander tous les deux ans la liberté conditionnelle. Elle lui a été jusqu’ici refusée.

Dessinateur: Gaël Séjourné – Scénariste: Rodolphe – Editeur: Vents d’Ouest – Prix: 14,50 euros.

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