EVIL EMPIRE – Tome 1. Nous le peuple !
La campagne électorale américaine prend une tournure inattendue, prémisses de l’instauration d’un régime impérial où la violence est reine. Une bonne idée malgré un récit un peu confus et un dessin inégal.
Comment une société moderne et civilisée peut-elle se transformer, en quelques années, en Empire du mal où la violence est érigée en droit, l’anarchie en règle? C’est ce brusque effondrement qu’a imaginé Max Bemis, chanteur du groupe Say Anything.
Les Etats-Unis sont en pleine campagne électorale. Rappeuse engagée et très virulente à l’égard des politiques qu’elle déteste, Reese Greenwood se retrouve prise en tenailles entre les deux candidats. D’un côté, le démocrate Sam Duggins qui lui fait du gringue et de l’autre le Républicain Kenneth Laramy qui s’inspire d’une de ses chansons pour débiter un discours de haine et en appeler à l’anarchie.
« Evil Empire » se déploie sur deux époques qui s’entrecroisent: le présent et les flash-forwards, 25 ans après la victoire de l’un des deux candidats à la Maison blanche… Le choix est audacieux mais il réussit surtout à rajouter un peu de confusion dans une histoire parfois un peu trop bavarde. Hormis les personnages secondaires sans grand intérêt pour l’action, les personnages principaux comme Reese Greenwood sont en revanche plutôt intéressants et le lecteur aura sa dose de cynisme et de manipulation du côté des politiques.
Auteur d’une couverture réussie – un Oncle Sam à la mâchoire féroce -, Ransom Getty (« Guarding the globe ») signe des planches détaillées et plutôt expressives. Cela est malheureusement moins vrai pour Andrea Mutti, le dessinateur italien, qui on ne sait pourquoi reprend le flambeau sur les derniers chapitres de ce premiers tomes.
Dessinateurs: Ransom Getty et Andrea Mutti – Scénariste: Max Bemis – Editeur: Glénat – Prix: 14,95 euros.