INDIA DREAMS – Tome 3. A l’ombre des bougainvillées

Avant-dernier tome de cette saga exotique et romantique au cœur de l’Inde post-coloniale. Dépaysement garanti malgré une intrigue qui ne cesse de se complexifier.

Un village indien entre Jaïpur et Agra, en 1965. La mort de Kenneth Lowther provoque les retrouvailles de sa veuve, Emy Lowther avec le prince Jarawal, avec qui elle eut une liaison. La rencontre est tendue, Jarawal en voulant toujours à Emy de l’avoir quitté. Aussi lorsque la fille d’Emy, Kamala, se retrouve au Népal accusée de complicité de meurtre, le prince refuse d’abord de l’aider.

Ce troisième tome affiche les mêmes qualités que les précédents : de superbes compositions graphiques représentant l’Inde coloniale, les paysages himalayens ou le Cambridge britannique, réalisées en couleurs directes par Jean-François Charles. Les teintes pastel, les décors baignés de lumière et la beauté des personnages donnent un résultat magnifique. L’ensemble évoque certes un peu une Inde de carte postale, aseptisée, mais renforce également l’ambiance poétique et romantique de la série qui est avant tout une histoire d’amour.

Et c’est justement en cela que « A l’ombre des bougainvillées » présente les mêmes défauts que les albums précédents. L’intrigue amoureuse est bien sûr le thème central d’ « India Dreams » qui raconte tout au long du XXe siècle l’histoire de trois femmes – la mère, la fille et la petite-fille – fascinées par l’Inde. Mais Maryse Charles a voulu y ajouter une dimension politique et sociale : ainsi le troisième tome évoque-t-il la fin annoncée des puissants Maharadjahs, la mort de Nehru (Premier ministre de l’Inde toute juste indépendante), la famine, les tensions avec le Pakistan voisin et la tyrannie chinoise au Tibet…

Cela fait beaucoup pour un seul album – d’autant que se mêlent aussi des évocations de l’arrière grand-père de Kamala, colonel dans l’armée des Indes – et du coup, l’intrigue a tendance à partir un peu dans tous les sens.

C’est dommage car l’histoire reste intéressante à suivre malgré certains passages un peu téléphonés, comme le secret concernant la naissance de Kamala.

Au bout du compte, on se demande comment les auteurs vont arriver à retomber sur leurs pattes dans le quatrième et dernier tome. Au départ d’ailleurs, la série était prévue en seulement trois épisodes. Devant l’ampleur qu’a pris le scénario, il semble que Jean-François et Maryse Charles aient dû se résoudre à rajoutr un dernier opus.

Casterman

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