GRAND PETIT HOMME

Stanislas fait moins d’1,60 et avec les femmes c’est compliqué. Mais une chaussure magique va l’aider à « grandir ». Un conte fantastique un peu décevant.

Quatre ans après l’excellent « Peau d’homme », Zanzim, désormais privé de son scénariste Hubert, revient en tant qu’auteur complet avec un drôle de conte fantastique. L’histoire de Stanislas Rétif, un petit (1,57m!) vendeur de chaussures introverti et fétichiste des pieds qui fatigué de se faire marcher dessus par ses collègues féminines fait le voeu de devenir un « grand homme ». Coup du sort, la magie opère, mais à l’envers: le voilà réduit à la taille d’un pouce. Devant désormais survivre dans un environnement hostile, Stanislas apprend toutefois vite à tirer parti de ses quelques centimètres en entrant secrètement dans l’intimité de jolies jeunes femmes…
Graphiquement réussi avec de grandes cases dynamiques et colorées, au trait doux et rond, et une ambiance parisienne désuète, ce « Grand petit homme » a plus de mal à convaincre sur le fond même si on comprend le message qu’à voulu porter Zanzim: on peut être petit par la taille mais grand par ses actes.
Ce n’est pas tant la conclusion très fleur bleue de l’histoire qui dérange que l’impression globale liée à l’attitude de Stanislas. Doit-on s’apitoyer sur ce petit homme dont se moque d’abord la gent féminine puis le considère comme un véritable homme-objet? Ou doit-on le regarder avec un certain malaise lorsqu’il se fait voyeur et profite du corps des femmes pendant leur sommeil? Des faits qui prennent d’ailleurs une résonance particulière après le procès Pélicot… Se voulant moderne, « Grand petit homme » finit par apparaître comme un peu déconnecté des valeurs actuelles.

Dessin et scénario: Zanzim- Editeur: Glénat – Prix: 25 euros.

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