EVA AUX MAINS BLEUES

Le portrait attachant d’une pré-adolescente en vacances chez Mamie. Une histoire simple mais pleine de sensibilité pour cet album qui inaugure une nouvelle collection chez Delcourt.

Eva est une jolie gamine d’une dizaine d’années. Elle s’amuse à dresser des listes de tout ce qui est bizarre, repoussant, anormal. Et comme tous les étés, elle passe chez vacances chez Mamie et Tatie. Un séjour qui est l’occasion de rallonger ses listes dans son cahier bleu. Du rouleau tue-mouches au-dessus de la table au dentier de Tatie qui se déchausse en passant par les andouillettes «qui sentent les fesses»…

Isabelle Dethan inaugure la nouvelle collection Mirages des éditions Delcourt qui se veut une plongée dans l’intimité et la psychologie des héros. Après avoir plongé dans ses souvenirs d’enfance avec «Tante Henriette ou l’éloge de l’avarice» et décrit le quotidien d’une famille allemande sous le IIIe Reich dans «Ingrid», l’auteur continue son incursion dans le récit intimiste.

A l’image de cette nouvelle collection, «Eva aux mains bleues» n’est donc pas un récit d’action. Ici pas de suspense ni de rebondissements ou de grands effets, le parti pris est la douceur et la subtilité pour raconter le quotidien banal d’une gamine en vacances qui attend avec impatience que son corps se transforme. On imagine qu’Isabelle Dethan est allée piocher ça et là des détails dans ses propres souvenirs tant le récit semble vrai, sincère. Il s’accompagne de couleurs à l’aquarelle à la fois gaies et douces, jamais pétantes.

A noter enfin le format original de l’album: 20 cm sur 26. A mi-chemin entre une bande dessinée normale et un roman, il rappelle un journal intime et pourquoi pas le cahier bleu d’Eva, recouvert d’une très belle jaquette.

On se laisse bercer avec plaisir par cette histoire qui fleure bon la campagne et les confitures de nos grand-mères.

Delcourt

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