LA FACE DES HOMMES-FOUDRE

Le very bad trip inattendu d’un beatnik à Katmandou au printemps 1959. Une intéressante aventure historico-politique au coeur de l’Histoire du Tibet.

Au début, cela ressemble effectivement un peu à une farce: au printemps 1959, Albertus, un jeune beatnik à la recherche de paradis artificiels au Népal, voit en rêve une jeune Tibétaine arme à la main accompagnée de centaine de cavaliers. Mais lorsqu’il la croise réellement dans une auberge quelques heures plus tard, il se retrouve enrôlé sans le vouloir dans la résistance contre l’oppression chinoise.

Mêlant fiction romanesque et réalité historique, on est donc loin finalement du « very bad trip » imaginé, et si l’humour reste de mise, « La face des hommes-foudre » raconte surtout la résistance des guerriers Khampas, des cavaliers tibétains nomades contre l’armée chinoise, l’aide qu’ils reçoivent en secret de la CIA et l’exfiltration du Dalaï-lama jusqu’en Inde. Le sujet est intéressant et la manière de l’appréhender aussi. Loïc Verdier, qui signe ici son premier récit au long cours (il est aidé sur le scénario par Matthieu Alexandre), rend hommage à la culture des Khampas mais n’hésite pas non plus à battre en brèche certaines idées reçues sur la société tibétaine et ses rapports avec l’envahisseur chinois. « Les Chinois ont raison quand ils disent que notre régime est féodal… mais ce n’est pas à eux de nous dire comment le transformer », affirme Dolma, la fière et libre guerrière tibétaine du rêve d’Albertus. Cette aventure au trait assez simple et caricatural, mais sans temps mort, est complétée par un dossier de Verdier et Alexandre sur la cause tibétaine, la genèse et les coulisses de « La face des hommes-foudre ».

Dessinateur: Loïc Verdier – Scénariste: Matthieu Alexandre et Loïc Verdier -Editeur: Casterman – Prix: 22 euros.

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