DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA FRONTIÈRE

Des prostituées retrouvées sauvagement assassinées. Un polar rétro rondement mené dans la Santa Cruz Valley de la fin des années 40, à la frontière américano-mexicaine.

Arizona, 1948. Une époque – sans Trump! – où il était possible en changeant simplement de trottoir de se retrouver aux Etats-Unis ou au Mexique. François Combe, célèbre auteur de polars, s’installe avec sa famille dans la région et profite de quelques escapades nocturnes avec sa secrétaire et maîtresse Kay pour écumer les quartiers chauds. Là ils croisent un ami, Jed Peterson, qu’ils laissent entre les mains d’une jeune prostituée mexicaine. Mais le lendemain, celle-ci est retrouvée égorgée.
A l’intrigue claire et agréable de Fromental qui tient sur un album répond le graphisme délicieusement rétro de Berthet où les femmes aux formes élégantes ont des allures de pin up ou de femmes fatales et les hommes en costume et chapeau fument de gros cigares. Vu d’aujourd’hui, c’est forcément un peu sexiste et le choix d’une jeune bonne mexicaine comme narratrice de l’histoire n’y change rien. Qu’importe. Les décors ne sont pas en reste entre lupanars, paysage désertique et villages abandonnés.
Mais la surprise de taille arrive en fin d’album, dans le petit dossier documentaire, lorsque l’on découvre que le François Combe de « De l’autre côté de la frontière » a beaucoup à voir avec un certain Georges Simenon qui, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, vécut quelques années dans la région avec femme et maîtresse… Il ne se contentera pas d’y écrire deux « Maigret » notamment, il passera également quelques nuits de l’autre côté de la frontière.


Dessinateur: Philippe Berthet – Scénariste: Jean-Luc Fromental – Editeur: Dargaud – Prix: 15,99 euros.

Share