BOUFFON

Un jeune garçon surnommé Glaviot du fait de sa laideur tombe amoureux de la fille du comte. Parviendra-t-il à se faire aimer et recevoir le baiser d’une femme? Un conte puissant à la morale cruelle.

Il est né dans un cachot, fruits des viols quotidiens des soldats du château subis par sa mère de 14 ans, il a grandi dans l’obscurité et la crasse et on le surnomme « Glaviot » tant sa laideur est repoussante. Pourtant un jour, le comte l’offre comme bouffon à sa fille Livia. En même temps que la lumière, Glaviot découvre alors l’amour.

Après « Les Folies Bergère », Zidrou et Porcel nous racontent un conte médiéval sombre, une sorte de « La Belle et la Bête » en plus cruel et au narrateur pour le moins atypique: un prisonnier désabusé qui se meurt au cachot. Celui-ci déroule l’histoire sur un ton cynique à souhait, ses répliques donnent toute sa puissance au récit et donnent au passage quelques piques à l’ingratitude, au mépris de ses semblables et à la religion. On ne peut qu’apprécier le talent de Zidrou à détourner les codes du conte et l’ironie dont il use en dotant Glaviot d’un don inattendu… Le dessinateur n’est pas en reste avec sa galerie de personnages pauvres ou riches, au physique avantageux ou non mais dont on arrive même à percevoir la beauté ou la laideur intérieure. La colorisation aux tons bruns est peut-être un peu terne mais elle colle bien à l’ambiance glauque du récit

Triste du début à la fin, « Bouffon » est paradoxalement une belle leçon d’amour et d’espérance.

Dessinateur : Francis Porcel – Scénariste : Zidrou – Editeur: Dargaud – Prix: 14,99 euros.

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