BILLIONAIRE ISLAND

Les grandes fortunes se sont créées une île paradisiaque loin des problèmes du monde et du réchauffement climatique. Une satire cynique de l’égoïsme des 1% les plus riches.

Réchauffement climatique, problèmes économiques et sociaux, violences… le monde va mal. Afin de pouvoir continuer à profiter de leur confort en sirotant tranquillement leur cocktail au soleil, les 1% les plus riches ont créé dans les années 2040 Freedom Unlimited, une île artificielle dans les eaux internationales qui leur est réservée.

Mark Russel, qui dénonçait dans « Prez » le pouvoir de la publicité et des entreprises supranationales, n’en a pas fini avec les aberrations de notre société capitaliste et individualiste contemporaine. Jusqu’où est capable d’aller le cynisme de ces ultra-riches? Avec Steve Pugh cette fois, il a imaginé une nouvelle dystopie politique féroce avec deux individus qui font office de grain de sable: un père de famille assoiffé de vengeance et une journaliste enquêtant sur un virus de stérilité commercialisé par la multinationale Aggrocorp et caché dans de l’aide alimentaire afin de réduire la population mondiale.

« Billionaire Island » regorge de bonnes idées – en particulier cette cage à hamster géante où les protestataires sont enfermés ou la révélation de l’identité du dirigeant de l’île… – et l’on aime détester ces milliardaires sans once d’empathie aux faciès répugnants et caricaturaux. Reste qu’au delà de la caricature sans nuance, l’intrigue s’avère finalement un peu simple et aurait certainement mérité un développement sociopolitique plus profond.

Dessinateur : Steve Pugh – Scénariste : Mark Russell – Editeur: Urban Comics, collection Urban Indies – Prix: 16 euros.

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