AU NOM DE CATHERINE

Catherine, traumatisée par la guerre et éprise de liberté, se lance dans la photographie. Un joli album positif, suite du multirécompensé « La guerre de Catherine ».

Après l’adaptation de « La guerre de Catherine » (Fauve Jeunesse au Festival d’Angoulême 2018 et Prix Artémisia de la fiction historique 2018), la romancière Julia Billet revient avec son héroïne Rachel Cohen alias Catherine Colin dans la France d’après-guerre. Ce nouvel album peut se lire de manière indépendante du premier.
La jeune femme qui a décidé de ne pas épouser Etienne et de s’éloigner de lui, se lance comme photographe professionnelle. Un choix qui lui permettra de gagner son indépendance et d’affronter les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale.
Le scénario de Julia Billet, réaliste mais foncièrement positif, s’appuie sur l’adolescence de sa mère et rend hommage à des personnes et des lieux importants pour elle comme la Maison d’enfants de Sèvres, institution ayant sauvé et protégé plusieurs jeunes durant l’Occupation.
« Au nom de Catherine » est avant tout une histoire de liberté dans une société encore marquée par la guerre, la domination masculine (la jeune photographe rencontre d’ailleurs Simone de Beauvoir qui lui ouvrira un peu plus les yeux) et le paternalisme. L’album évoque aussi l’homosexualité ou la situation des noirs américains dans une Amérique encore ségrégationniste.
Pour ce nouveau récit, Claire Fauvel a cédé les crayons à Mayalen Goust (« Kamarades », « Alicia prima ballerina assoluta ») qui livre un très joli travail au trait fin moins orienté jeunesse. La colorisation en bichromie mais très élégante crée de jolies ambiances.

Dessinatrice: Mayalen Goust – Scénariste: Julia Billet – Editeur: Rue de Sèvres – Prix: 18 euros.

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