ASPIRINE

Coincée depuis 300 ans dans le corps d’une ado, Aspirine rumine son mal-être et laisse éclater sa rage. La rencontre de cette vampire rebelle avec un no-life va-t-elle changer sa vie (éternelle)?

Aspirine est une adolescente pleine de rage. Et elle en a d’autant plus que cela fait 300 ans qu’elle est coincée à cet âge là. Car Aspirine est une vampire. Elle vit avec sa soeur Josacine de 23 ans pour toujours et passe ses nerfs en dévorant (au sens propre du terme) régulièrement des humains. Heureusement pour Ygdor, un étudiant « no-life » qui ne rêve que de magie et de fantastique, elle préfère faire de lui son serviteur.

La crise d’adolescence pour l’éternité, voilà qui ne fait pas rêver. Joann Sfar qui a décidément un faible pour les vampires, s’empare du thème souvent traité des affres de l’adolescence en faisant appel à une jeune vampire aux cheveux rouge déjà rencontrée dans « Grand Vampire » et « L’homme-Arbre ». Le trait est vif, l’idée est bonne, le résultat un peu plus mitigé. La faute à une grosse première partie un peu lourde. Cette sorte de longue introduction destinée à nous expliquer le mal-être d’Aspirine qu’elle exprime par une violence verbale et physique, donne lieu en effet à d’interminables élucubrations et digressions de l’héroïne. Qu’on oublie heureusement avec la seconde partie – lorsqu’Aspirine et Ygdor partent en quête de Joe Bell, médecin de l’étrange renommé, et de son serviteur: On s’attache alors vraiment à ces deux solitaires qui semblent s’être trouvés, le récit se fait plus entraînant entraînant, plein de petites trouvailles scénaristiques et de dialogues amusants. a noter que, selon Joann Sfar, le projet d’adapter « Aspirine » en film est dans les tuyaux.

Dessin et scénario: Joann Sfar – Editeur: Rue de Sèvres – Prix: 16 euros.

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