ALICIA – Prima ballerina assoluta

La vie d’Alicia Alonso, un monument de la danse classique mondiale mais aussi la vie à Cuba sous le régime castriste. Inspiré.

Alicia Alonso. Son nom n’évoquera sans doute rien à beaucoup. Pourtant c’est une star dans le monde de la danse classique. Née dans les années 20 à La Havane, quasi aveugle à 20 ans, elle devint une danseuse étoile (une « prima ballerina assoluta ») au parcours exceptionnel, chorégraphe et fondatrice du ballet national de Cuba. Eileen Hofer revient sur le destin de cette citoyenne cubaine qui fut considérée toute sa vie comme une ambassadrice du régime castriste.
C’est d’ailleurs plus généralement la vie sous Castro que développe l’album, au delà de la simple biographie. La scénariste, qui s’est inspirée d’un documentaire qu’elle avait réalisé sur Alicia Alonso en 2015, mêle en effet, entre 1943 et 2011, les destins croisés de la célèbre danseuse ainsi que ceux imaginaires d’Amanda, jeune ballerine prometteuse, et de Manuela, mère célibataire, qui n’aura fait qu’effleurer son rêve. L’occasion de décrire un Cuba où l’on peut se targuer d’un excellent service de santé mais où règnent la débrouille et l’entraide, tout autant que la dénonciation et le marché noir.
On a un peu tendance à se perdre dans les flashbacks mais le dessin épuré de Mayalen Goust (« Kamarades »), ses couleurs douces et son trait précis notamment quand il s’agit de reproduire les pas de danse, font d' »Alicia, prima ballerina assoluta » un sympathique témoignage historique.

Dessinatrice: Mayalen Goust – Scénariste : Eileen Hofer – Editeur : Rue de Sèvres – Prix : 20 euros.

Share