L’univers de Moebius au Futuroscope

futuroscope1.jpg

Le Futuroscope a rouvert ses portes cette année avec une nouvelle attraction, La Citadelle du Vertige inspirée de la BD « Le Garage Hermétique ». Impressions.

Jusqu’alors absente du Futuroscope de Poitiers, la BD a désormais son attraction. Lancée en même temps que la réouverture du parc le mois dernier, La Citadelle du Vertige propose une immersion dans six univers fantastiques inspirés de l’album de Moebius « Le Garage Hermétique » et mis en scène grâce à l’Hallucinoscope, un procédé de l’illusionniste Gérard Majax. Cette bande dessinée est une oeuvre surréaliste sans véritable début ni fin qui a débuté dans le magazine Métal Hurlant en 1979. Le dessinateur a imaginé un astéroïde, sorte de planète artificielle, contenant plusieurs mondes superposés, créé par le Major Grubert qui veille sur ses habitants à bord de son vaisseau spatial.

Au Futuroscope, le visiteur pénètre dans un pavillon orné à l’extérieur d’une grande fresque signée Mœbius. futuroscope1.jpgIl est aussitôt équipé d’un casque (peu confortable) pourvu d’un miroir, ajusté sur son visage et placé sous ses yeux. Les décors des murs et plafonds sont ainsi reflétés sur le sol donnant l’illusion de profondeur sous les pieds. La main guidée par une rampe, voilà le visiteur parti sur les traces du major Grubert à la recherche de sa bien-aimée Malvina!

Le procédé est simple mais le résultat est saisissant, en particulier au début où l’on a l’impression que le sol se dérobe peu à peu sous nos pieds. On éprouve un réel sentiment de vertige… à condition de bien garder les yeux fixés sur le miroir central (sinon le spectacle de ces visiteurs progressant à pas comptés, agrippés à la rampe et les yeux fixés sur la moquette, est assez rigolo!).

On traverse d’abord la Ville chaotique sur des passerelles juchées en altitude. Ambiance sonore en prime, on pénètre ensuite dans un Labyrinthe matriciel – un enchevêtrement visqueux de boyaux géants – avant d’arriver dans la peu ragoûtante Ecloserie des cocons. futuroscope2.jpgOn avance ensuite sur des tubes tel des équilibristes puis sur la coque rouillée et bombée d’un appareil aux allures de sous-marin. Enfin, dans la Cité Mégalithe, après avoir croisé des hommes marchant à l’endroit comme à l’envers sur les polygones, on finit par découvrir le Major Grubert et Malvina enfin réunis.

L’expérience est réussie mais n’aura malheureusement pas duré plus de 5 minutes pour 55 mètres de parcours (ce qui doit être encore plus frustrant lorsqu’on a passé plus d’une heure à faire la queue en période estivale!) et à 33 euros le billet d’entrée en saison, La Citadelle du Vertige ne saurait évidemment justifier à elle seule la visite du Futuroscope (1). En outre, destinée à un public varié, l’attraction ne sera pas appréciée de la même manière par les amateurs de l’univers décalé de Moebius et les autres qui seront finalement peu sensibles (et sensibilisés) à l’oeuvre originale. Dommage par exemple que des reproductions de planches ne soient pas exposées à la sortie, histoire de donner envie au public de lire la bande dessinée. Cet hommage du Futuroscope à l’oeuvre de Moebius tombe en tout cas à pic puisqu’une suite au « Garage hermétique » est prévue cette année: « Le chasseur déprime » à paraître aux éditions Stardom.

(1) D’autres animations du Futuroscope méritent le détour parmi lesquelles: un film sur les dinosaures sur un écran géant IMAX Dôme, la découverte des mondes sous-marins en 3D et la possibilité de danser avec des robots géants! A partir d’avril 2008, le Futuroscope proposera « Les animaux du futur » utilisant le principe de la réalité augmentée.

Share