Le Grand Prix Artémisia 2021 à « Moi, Mikko et Annikki »
Le roman graphique de Tiitu Takalo traite de la lutte menée par une communauté pour sauver un quartier historique dans une ville finlandaise.
- L’association Artémisia a décerné son Grand Prix 2021 à la Finlandaise Tiitu Takalo pour son roman graphique « Moi, Mikko et Annikki », paru aux éditions Rue de l’échiquier. D’inspiration autobiographique, il s’agit du récit de l’installation d’un jeune couple dans le quartier d’Annikki, l’un des très rares îlots historiques encore préservés de la ville de Tampere, en Finlande. Tiitu Takalo relate le combat acharné que mènent ensemble les habitants de ces maisons de bois face à la voracité sans limites des promoteurs immobiliers, souvent de mèche avec les édiles locaux. La bande dessinée aborde des questions universelles: qu’est-ce qu’une ville, au fond ? Comment préserver son âme ? Comment résister à la pression immobilière et aux manipulations politiques dont elle s’accompagne ?
- L’album a touché le jury tant par sa qualité graphique que sa justesse narrative: « Passant d’un trait brut pour exprimer la violence et la tyrannie paternel à de sublimes mises en couleurs pour les paysages, qu’ils soient naturels ou urbains, la bédéaste italienne donne à voir une palette d’une richesse exceptionnelle, au service d’un récit hautement symbolique : celui de l’émancipation féminine et de sa libération par la réalisation d’une œuvre. Une question et un sujet qui interpellent toutes les femmes et ceux qui les aiment et les accompagnent sur ce difficile chemin de la création. »Le jury d’Artémisia attribue tous les ans un Grand Prix pour récompenser une femme autrice de BD, pour saluer son oeuvre, l’encourager, rendre le travail des femmes dans la BD plus visible, lutter contre la discrimination passive, contre les multiples plafonds de verre qui continuent de limiter la percée des autrices, des dessinatrices, des scénaristes, des créatrices, pour que de leur art, leur créativité, leur génie, etc.
« Moi, Mikko et Annikki », qui avait déjà obtenu en 2015 le prix Finlandia, la plus prestigieuse récompense du 9e art finlandais, était en concurrence avec 11 autres albums: - Anaïs Nin de Léonie Bischoff (Casterman)
- Baume du tigre de Lucie Quéméner (Delcourt)
- Corps en grève de Valentine Boucq et Amandine Puntous (Steinkis)
- Les Croques de Léa Mazé (Éditions de la Gouttière)
- La déesse requin de Lison Ferné (CFC éditions)
- Hippie Trail de Séverine Laliberté et Elléa Bird (Steinkis)
- La mécanique du sage de Gabrielle Piquet (Atrabile)
- Melvina de Rachele Aragno (Dargaud)
- Sauf imprévu de Lorena Canottiere (Ici même)
- Sourvilo d’Olga Lavrentieva (Actes Sud)
- Vent Mauvais de Cati Baur (Rue de Sèvres)
A noter qu’au vu de l’épidémie de covid-19, l’association Artemisia a annoncé le report sine die de la remise du Prix Artémisia 2021 et du vernissage d’une exposition consacrée à des oeuvres de lauréates des années précédentes intitulée « Artémisia, du 15e siècle à l’année de la BD », programmés le 7 janvier 2021 à Paris.
Le Grand Prix Artémisia 2020 avait été attribué à Barbara Baldi pour son roman graphique « Ada », paru aux éditions Ici Même.