Bastien Vivès sort du silence dans « Le Point »
Le dernier numéro de l’hebdomadaire publie une interview du dessinateur visé par une enquête pour diffusion d’images pédopornographiques.
«Je suis traité comme un criminel… pour des dessins». C’est le titre de l’entretien de quatre pages de Bastien Vivès par Romain Brethes et Christophe Onot-dit-Biot dans les pages du numéro du Point (n°2692, 7 mars 2024), plus d’un an après l’affaire qui avait éclaté fin 2022 à l’annonce d’une exposition consacrée à l’auteur de « Polina » pour le Festival de la bande dessinée d’Angoulême 2023.
En cause, une polémique autour de trois de ses BD (« Les melons de la colère », « La décharge mentale » et « Petit Paul ») mettant en scène des mineurs ayant des relations sexuelles avec des majeurs. L’exposition avait dû être déprogrammée en urgence et une plainte avait été déposée par l’association Fondation pour l’enfance, conduisant à l’ouverture d’une enquête pour diffusion d’images pédopornographiques.
« Des menaces de mort sur les réseaux sociaux, son ADN prélevé par la police, un interrogatoire kafkaïen, une proposition de se soumettre à un examen psychiatrique et l’annulation de tous ses projets d’albums et de films parce que son nom ne doit plus apparaître »… Bastien Vivès, qui « sort d’une année blanche au niveau revenus », raconte dans ce qu’il traverse dans l’hebdomadaire.
Le procès de cinq personnes poursuivies pour insultes et menaces de mort à l’encontre de l’auteur de BD devrait d’ailleurs se tenir en juin mois de juin 2024. L’un des prévenus serait poursuivi pour avoir envoyé à Bastien Vivès, depuis son compte Instagram, une image de kalachnikov accompagnée de la mention « cure for pedophelia » (remède contre la pédophilie).
La magazine Le Point publie également une interview de l’avocat de l’auteur, Me Richard Malka, qui confie son inquiétude sur une « affaire où la dimension artistique lui semble être niée ». « J’espère que la volonté du parquet de Nanterre n’est pas d’escamoter tout débat et toute problématique de liberté de création et de liberté d’expression », affirme-t-il notamment.