VIES VOLÉES

Mario et Santiago sont-ils des enfants volés sous la dictature chilienne? Une quête d’identité raconté avec douceur et émotion.

De 1976 à 1983, sous la dictature chilienne, 300.000 opposants politiques ont disparu et plus de 500 nouveaux-nés ont été volés à à leurs parents pour être placés dans des familles proches du régimes ou estimées « sûres ». Grâce à la détermination sans faille des mères d’opposants disparus, 125 de ces enfants ont aujourd’hui été retrouvés.

Les héros de « Vies volées » sont fictifs mais inspirés de la réalité. Mario est étudiant et doute de ses origines. Mais quand il se décide finalement à faire un test ADN, c’est tout son entourage, y compris son meilleur ami Santiago, qui va voir sa vie bouleversée.

Si le scénario met un peu de temps à décoller, si on devine facilement le principal rebondissement, il n’e reste pas moins que l’album traite d’un sujet grave et sensible. Emouvant par moment, le scénario de Matz (« Le tueur ») évoque le mal-être de ces enfants volés mais c’est toutefois avec une certaine quiétude que « Vies volées » raconte une quête d’identité et interroge sur la filiation, sans s’appesantir sur l’aspect politique, soutenue par le trait fin et élégant de Mayalen Goust et ses couleurs délicates.

Dessinatrice: Mayalen Goust – Scénariste: Matz – Editeur: Rue de Sèvres – Prix: 15 euros.

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