VERTIGEO

Un ouvrier monte une tour sans jamais en voir le bout. Un récit post-apocalyptique effrayant autour de la condition humaine.

Ils s’épuisent à construire sur un sol carbonisé par une catastrophe nucléaire une immense tour sans jamais atteindre le soleil, risquant leur vie à chaque tempête de cendres et de vents sous l’autorité d’un grand Chambellan despotique. L’objectif de cette « poussée » assignée à ces ouvriers est simple: être la première des treize tours à attendre le cinquantième étage, pour la gloire de l’Empereur.
Adapté d’une nouvelle d’Emmanuel Delporte, « Vertigéo » de Lloyd Chéry (rédacteur en chef adjoint du magazine Metal Hurlant) et Amaury Bündgen (« Ion mud », « Le rite ») n’est rien de moins qu’un de ces récits post-apocalyptiques où des régimes totalitaires asservissent les masses à coup de lois et de mensonges pour mieux permettre à une élite de vivre sereinement. L’originalité de cette métaphore de la condition humaine étant qu’ici l’histoire s’arrêtera avant que la résistance s’organise et que le héros ne parvienne à renverser le pouvoir…
Le dessin d’Amaury Bündgen, en noir et blanc à l’exception d’une dizaine de pages, donne à voir des perspectives volontiers vertigineuses plutôt réussies et si le personnage principal n’est guère charismatique, on le voit surtout comme un personnage lambda, une paire de bras anonyme comme des milliers d’autres avant et après lui.

Dessinateur: Amaury Bündgen – Scénariste: Lloyd Chery – Editeur: Casterman – Prix: 22 euros.

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