TRIGS – Tome 1. Arès

Quand un dessinateur au trait aussi particulier que celui de Vigouroux s’allie à un scénariste de comics, le mélange a de forte chance d’être original. Le résultat est globalement réussi.

2029. La Terre se relève doucement, quelques années après avoir repoussé in extremis une terrible invasion extra-terrestre. Depuis, tout le monde semble avoir oublié les sauveurs de l’humanité, les Trigs, des adolescents conditionnés pour la guerre et fruits d’une expérience génétique secrète du Pentagone. Tout le monde ou presque puisque l’un de ces jeunes gens devenus adultes est brusquement assassiné. C’est Arès, son ancien coéquipier, que l’on accuse à tort. Pourchassé par les autorités, celui-ci devra faire éclater la vérité pour espérer s’en sortir.

Le dessin est un élément essentiel qui détermine souvent l’achat. Le trait de Vigouroux est vraiment particulier et peut déplaire: épais, il ne lésine pas sur les noirs, force sur les ombres. Son style est le même que pour sa série « Miss » pourtant il passait mieux. Peut-être parce que les visages semblent ici avoir été davantage travaillés par ordinateur, sans doute aussi parce que le dessinateur a moins insisté sur les détails. De nombreuses cases sont en effet dénuées de décor en arrière-plan, remplacé purement et simplement par des aplats de gris ou de marron. Des aplats d’autant plus présents d’ailleurs que les cases sont très grandes. On a parfois l’impression que les personnages sont dans une bulle, déconnectés du monde. Des arrière-plans plus fournis auraient certainement donné davantage de consistance à ce nouvel univers de SF.

Heureusement, Hudnall développe un monde futuriste cohérent plus détaillé au détour duquel on trouve par exemple robots espions, voitures intelligentes, info-visières filtrant la réalité. On notera aussi les références aux comics. Avec les Trigs, on pense aux Watchmen d’Alan Moore et à l’intrigue de départ du comic-book: qui a assassiné le Comédien, ancien membre des Watchmen, groupe de super-héros aujourd’hui dissous? On pense aussi aux X-Men de Stan Lee, cette équipe de cinq adolescents mutants dotés d’un pouvoir particulier. En l’occurrence ici, Arès est capable grâce à des puces internes de provoquer des explosions au simple contact de ses mains.

Ce premier tome nous présente donc à la fois les membres des Trigs et amorce la chasse à l’homme au centre duquel se trouve Arès. Même si le dialogue entre Arès et son ancien chef d’équipe en ouverture de l’album aurait gagné à être plus court, le récit est donc plutôt dynamique et donne envie d’aller plus loin.

Les Humanoïdes Associés

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