TREES – Tome 1. En pleine ombre
Dix ans après une invasion extraterrestre, les hommes ont appris à vivre autour de ces entités qui restent immobiles tels des troncs d’arbres. Début original et diablement efficace d’une série captivante.
Des extraterrestres ressemblant à d’immenses troncs d’arbre se sont posés il y a dix ans un peu partout sur la planète. Et depuis, ils sont là, sans chercher à établir le contact avec les hommes qui vivent autour, sans les agresser, sans bouger… La vie a donc repris son cours autour de cette mystérieuse entité.
Des invasions extraterrestres, la bande dessinée en regorge. Là où Warren Ellis surprend c’est d’abord dans son choix de ne pas débuter l’histoire juste au moment de l’invasion: ici pas de scénario catastrophe liée à leur arrivée donc. Surprenant aussi – et culotté! – de nous raconter une histoire où il ne se passe pas grand chose a priori. Comme à son habitude, le scénariste de « Iron man: Extremis » installe le décor et les personnages avec minutie. Dans un récit choral qui nous amène au pied de différents troncs à travers le monde – de Rio de Janeiro à la Sicile en passant par la Chine, une base de l’Arctique et Mogadiscio -, on rencontre les principaux protagonistes de « Trees » vivant dans leur ombre et surtout on comprend peu à peu que la présence des extraterrestres a en réalité provoqué de multiples bouleversements insidieux depuis dix ans: sociales (exode, villes de non-droit), politiques et climatiques (modifications de l’hydrographie, des courants aériens, etc).
Pour rendre l’ambiguïté des situations et des personnages, Jason Howard propose un dessin, où le trait – omniprésent jusque dans les ombrages – confère densité et mouvements à des planches à l’efficacité indéniable.
A l’issue de ce premier tome captivant de près de 200 pages, les questions liées aux extraterrestres restent en suspens mais qu’importe, Ellis et Howard ont parfaitement su nous appâter.
Dessinateur : Jason Howard – Scénariste : Warren Ellis – Editeur : Urban Comics – Prix : 10 euros.