TOKYO BABYLON – Tome 2. Rêve
Sous couvert d’une ambiance faussement détendue, des sujets contemporains graves, comme ici le viol et le difficile statut d’immigré clandestin au Japon.
Subaru Sumeragui est un lycéen de 16 ans vivant dans le Tokyo des années 1990. C’est surtout le 13e chef du clan Sumeragui, exorcistes de génération en génération. Aussi, ce jeune homme qui vit avec sa soeur jumelle Hokuto et son meilleur ami Seishirô, se doit-il de poursuivre la tradition familiale. Et c’est avec l’Au-delà qu’il communique pour tenter de résoudre les problèmes de ses clients.
Dans ce deuxième tome, on fait appel à Subaru pour aider une jeune fille qui un jour s’est subitement endormie et ne s’est pas réveillée depuis quatre mois. Les médecins restent impuissants face à ce mal mystérieux.
Sous couvert d’une ambiance faussement détendue, « Tokyo Babylon » aborde des sujets contemporains graves, comme ici le viol et le difficile statut d’immigré clandestin au Japon. Des rencontres destinées à nous montrer la vie des habitants dans un Tokyo qui oublie ses racines et s’enfonce peu à peu dans les crimes les plus sordides. Car si la capitale japonaise est associée à Babylon, cette antique cité dont les habitants ont été punis par péché d’orgueil pour avoir défié Dieu en construisant la Tour de Babel, ce n’est certainement pas par hasard. A l’instar de la ville mythologique, la noirceur de Tokyo provoquera-t-elle sa chute?
Dans ce 2e tome en tout cas (la série en compte 7 au total), priorité est donnée aux personnages. Des héros qui portent bien la patte du collectif Clamp avec leurs nez aquilins, leurs visages plutôt anguleux et leurs épaules carrées. Mokona Apapa privilégie ici les plans rapprochés et le décor est souvent inexistant. En dehors des néons illuminant Tokyo, les personnages principaux se détachent sur un simple fond noir ou blanc. Même la foule apparaît toujours de façon anonyme, grisée et sans détails dans les visages.
Subaru, Hokuto et Seishirô semblent encore bien mystérieux aux yeux du lecteur: qui est réellement Seishirô dont Subaru dit qu’il appartient à une famille d’assassins? pourquoi leurs relations – entre amitié et amour – sont-elles aussi ambiguës? Pourquoi Subaru ne se départit-il jamais de ses gants?
Autant de mystères qui prendront certainement tout leur sens dans les prochains volumes d’une série considérée par beaucoup comme une œuvre incontournable des Clamp.