TIR NAN OG – Tome 1. L’exode

Le monde féerique irlandais se meurt à New York. Son salut dépendra d’un jeune garçon des rues. Une nouvelle série prometteuse signé de deux nouveaux venus dans le monde de la BD.
Tir nan og dira certainement quelque chose aux amateurs de légendes irlandaises. Littéralement « la Terre de la jeunesse », c’est une île enchantée, un lieu de bonheur, d’abondance et de paix, qui se trouverait dans les mers occidentales, au delà du soleil couchant. Fabrice Colin, lui, a choisi de localiser l’entrée de ce pays des fées en plein New York.
Nous sommes au milieu du 19e siècle en plein émigration irlandaise vers les Etats-Unis pour cause de famine. Les Irlandais emmènent avec eux les êtres magiques (elfes et autres nains) de leur pays. Cinquante ans plus tard, un gamin des rues découvre une carte ancienne dans les souterrains du métro en construction. En suivant la carte, il découvre un portail magique mais il est aussitôt capturé par d’étranges créatures maléfiques.
Fantastique et fantasy ne sont pas des univers inconnus à Colin mais pour cet auteur de nombreux romans primés, il s’agit de son premier scénario BD. Une première expérience qu’il partage d’ailleurs avec la jeune dessinatrice belge Elvire de Cock.
Et pour une oeuvre de jeunesse, les auteurs s’en sortent plutôt bien. Bien sûr Colin a choisi une intrigue assez classique: l’existence de deux mondes parallèles – le réel et le féerique – avec un héros issu du premier, « élu » pour sauver le second. Mais le décor est bien planté, on est rapidement dans l’action et il y a suffisamment de mystères pour éveiller notre intérêt et nous donner envie de lire la suite. Le découpage narratif souffre en revanche de scènes trop longues (la virée dans le souterrain) ou au contraire trop elliptiques (le face à face du jeune Spike et d’un riche passant).
Côté dessin, Elvire de Cock réussit un joli coup avec de belles planches, des éclairages soignés et des décors de ville ou de port très réussis. Les personnages ont un petit côté manga mais ce n’est guère étonnant vu les influences que la dessinatrice revendique avec, parmi Wendling, de Crécy ou Sfar, des auteurs comme Eiichiro Oda (« One piece »), Tite Kubo (« Bleach ») ou Miyazaki… La palette de leurs expressions mériterait toutefois d’être élargie.
Des défauts, finalement assez mineurs, qui seront sans doute corrigés dans les prochains tomes.