SCUM – La tragédie Solanas

La vie hors normes de Valérie Solanas, auteur d’une tentative d’assassinat sur Andy Warhol et figure du féminisme radical. Un récit qui ne laisse pas indifférent.

Elle voulait éradiquer la masculinité. Surtout restée dans les mémoires comme celle qui a tenté d’assassiner Andy Warhol d’un coup de pistolet en 1968, Valerie Solanas est également l’auteure d’un manifeste féministe radical – « le SCUM manifesto » – appelant à la rébellion des femmes.
Alternant dialogues – notamment avec son rat, symbole de sa conscience – et extraits du manifeste, Théa Rojzman (« Emilie voit quelqu’un », « Assassins ») a choisi de raconter la vie de cette intellectuelle borderline au parcours hors normes, de son enfance incestueuse à sa mort d’une pneumonie en 1988 dans une minable chambre d’hôtel, en passant par sa fréquentation des artistes de Greenwich Village. Car l’existence de Valerie Solanas c’est surtout ça finalement, une « tragédie », un engrenage de drogue, prostitution, maladie psychiatrique et violences qui peuvent expliquer sa haine des hommes et font que la jeune femme n’aura jamais trouvé sa place dans la société. Au récit dynamique et sans parti pris de la scénariste répond le trait réaliste de l’Espagnol Juan Bernardo Muñoz Serrano (« Divine Vengeance « ) et l’on referme « Scum » partagé, à la fois plein d’empathie pour les souffrances endurées par Valerie Solanas et effrayé par ses actes radicaux.

Dessinateur: Juan Bernardo Muñoz Serrano – Scénariste: Théa Rojzman – Editeur: Glénat – Prix: 22 euros.

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