RUE DU PRINCE

Une ville imaginaire, ses quartiers et quelques uns de ses habitants lambda. Original mais pas abouti.

C’est une promenade poétique dans une ville imaginaire avec ses quartiers historique, industriel et luxueux, sa forêt et son parc autour… C’est aussi une rencontre avec certains de ses habitants: le voiturier désoeuvré, la concierge acariâtre, l’ado joueur, l’ouvrière, le garçon de café et même le chien!
« Rue du Prince » est également et surtout un drôle d’album. Original de par son grand format (35×26 cm), il est révélateur du travail d’Emilie Ettori, architecte de formation qui réalise à la main des dessins de villes à l’encre dans son atelier de Lyon (que l’on peut d’ailleurs découvrir sur son site internet). Son point de vue est souvent aérien, le trait est mouvant et assez détaillé et les cases immenses.
Le résultat est d’abord séduisant avec une voix off riche en explications et anecdotes pleines de lyrisme sur cette ville imaginaire qui semble avoir échappé à la plupart des bombardements lors d’une guerre il y a quelques années.
Malheureusement, on attendait ici plus qu’un simple portrait d’habitants même si à travers chacun d’eux, l’autrice évoque des thèmes universels comme le rapport au travail et aux autres, les liens transgénérationnels, la solitude… En fait, la description de la ville et les zooms sur les habitants manquent de liant et d’un vrai scénario. L’album s’arrête après avoir décrit le destin ordinaire de six personnages (qui n’interagissent même pas) mais on a l’impression que d’autres pourraient encore suivre indéfiniment. Dommage mais c’est une première expérience.

Scénario et dessin: Émilie Ettori – Editeur: Marabulles – Prix: 30 euros.

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