REALITY SHOW – Tome 4. Reconquista channel
Un nouveau cycle qui nous embarque dans une histoire de racisme et de terrorisme, direction l’Espagne. Un ton moralisateur qui s’intègre mal au récit.
Quatrième opus de la série, « Reconquista channel » est aussi le premier épisode d’un nouveau cycle. La ville de Grenade en Espagne vient de se choisir un musulman pour maire. Une première en Europe mais qui n’est pas du goût des ultra-nationalistes: à la tête du mouvement terroriste Reconquista, ceux-ci font exploser des bombes au milieu de musulmans en prière.
Si vous avez lu le cycle précédent, vous aviez certainement le souvenir d’un récit d’anticipation dans un futur proche où, par l’intermédiaire de la télévision, des millions de téléspectateurs désoeuvrés suivaient en direct les enquêtes de « policiers » charismatiques. A la lecture de cet album, vous risquez donc d’être surpris. Bien sûr, la jeune Oshii est suivie à distance (et à son insu) par sa maison de production grâce à des mouchards implantés dans son cerveau. Mais le thème de la TV toute-puissante est ici reléguée au second plan au profit du sujets graves – xénophobie, islamisme, intégration et terrorisme – qui nous rapprochent encore plus de l’époque actuelle.
En soi, ce n’est pas un problème, les auteurs cherchant visiblement à renouveler la série. Mais le passage est brutal et l’univers qu’ils avaient construit en prend un sacré coup. On s’y retrouve d’autant moins que malgré de bonnes scènes d’action, l’histoire apparaît davantage comme un prétexte à développer un discours moralisateur pétri de bonnes intentions où même les chauffeurs de taxis nous donnent de grandes leçons de tolérance à grand coups de phrases toutes faites. En fait, cela sent le discours plaqué artificiellement qui ne parvient pas à se fondre dans le récit.
Avec ce nouveau « Reality Show », la déception est donc au rendez-vous. Un bon point tout de même, l’intrigue nous promet des révélations sur le passé d’Oshii avant d’être engagée pour seconder Norman K. Barron au sein de Mediacop. Du temps où justement elle vivait en Espagne.
– Dargaud