QUELQUE CHOSE DE FROID

Dans le Cleveland des années 30, un truand règle ses comptes avec le parrain de la pègre. Un hommage aux films noirs américains.

Cleveland, 1936. Personne ne s’attendait au retour d’Ethan Hedgeway à sa sortie de prison, après qu’il a trahi son patron Frank Milano, parrain de la pègre locale. A commencer par la police déjà bien occupée par une sale affaire : un serial killer particulièrement sadique, surnommé « le tueur aux torses», sévit dans les bas-fonds du quartier miséreux de Kingsbury Run.
Hommage aux films noirs américains des années 30 et 40, « Quelque chose de froid » en reprend les codes. Prévu en une trilogie de one-shots regroupés sous le titre général « Trois touches de noir », c’est une histoire très sombre de vengeance et de truands violents qu’imagine Pelaez (« Dans mon village, on mangeait des chats », « L’écluse »). Tandis que les hommes de Milano ont bien l’intention de faire payer à notre héros sa trahison, ce dernier n’a pas non plus digéré le fait qu’ils aient découpé sa femme bien-aimée en morceaux.
Les dialogues sont copieux mais incisifs, associés à de longs monologues plus introspectifs et des personnages secondaires pleins d’intérêt : une pin-up unijambiste, une gueule cassée , un prêtre pédophile, etc.
Le dessin de Labiano (« Black OP », « Le Lion de Judah ») et la colorisation signée Maffre sont en adéquation avec des décors d’époque très soignés et une ambiance crépusculaire en bichromie de noir et de bleu foncé, aux grands aplats noirs. Certaines cases très étroites manquent cependant un peu de clarté.
Le récit qui s’avère prenant est suivi d’un cahier de huit pages sur le film noir réalisé par Pelaez qui connaît visiblement son sujet. Une édition noir et blanc en tirage limité (29,50 euros) est aussi disponible pour profiter des planches dans leur version originale.

Dessinateur : Hugues Labiano – Scénariste : Philippe Pelaez – Editeur : Glénat – Prix : 15,50 euros.

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