POINT DE RUPTURE – Tome 1
Une histoire d’amour compliquée dans un univers cyberpunk apocalyptique. Le début d’une série noire et violente captivante.
Quand on se souvient avoir dévoré « Je suis un vampire » de Trillo et Risso il y a quelques années, on ne peut que vibrer à l’annonce d’une nouvelle série de ces deux Argentins qui collaborent régulièrement ensemble depuis la fin des années 80. Série inédite en France et prévue en quatre tomes, « Point de rupture » nous plonge dans les ruines d’un monde post-apocalyptique. Dans ce monde où certains hommes, mutilés et défoncés par la drogue, ne sont considérés que comme des banques d’organes, émergent les deux héros de cette histoire prévue en quatre tomes: Crash, femme cyborg obéissant aveuglément aux ordres du Conseil, et Emile, nouvelle recrue au service de la Commune qui exécute les directives de sa supérieure tyrannique. Tous deux sont les meilleurs dans des camps rivaux. Jusqu’à ce que leur confrontation fasse resurgir le passé…
Dans « Point de rupture », la violence est extrême, les flingues ne refroidissent pas et la barbarie a droit de cité. Mais ce qui rend ce premier tome captivant ce n’est pas tant le nombre et la force des scènes d’action que l’histoire d’amour qu’on nous conte ici. Au milieu de toute cette noirceur c’est en effet un véritable et touchant Roméo et Juliette cyberpunk dont il s’agit: deux héros torturés par leur passé et prisonniers de leur présent qui ne peuvent envisager un futur commun. A moins que?… Où se situera le point de rupture entre la barbarie et le sursaut d’humanité? Outre le portrait d’Emile et de Crash (alias Lisa) que Trillo dresse petit à petit au fil des pages, on découvre des personnages secondaires fort intéressants comme les deux chefs lesbiennes de Lisa, Mike et Jack, dont les crises de jalousie apportent un peu de sourire dans ce récit bien sombre. Quant à Risso, le dessinateur, il sert magnifiquement cette histoire avec un puissant noir et blanc qu’apprécieront entre autres les amateurs de Franck Miller (« Sin City »).
– Delcourt