PEAU D’HOMME

Bianca découvre un trésor familial qui lui permettra de découvrir incognito qui est son futur mari. Un conte faussement enfantin qui traite avec justesse d’homosexualité et de sexualité tout court.

Suite à un accord conclu entre leurs parents, Bianca, une jeune femme de la bonne société italienne à l’époque de la renaissance, s’apprête à épouser Giovanni, un jeune marchand dont elle ignore tout. Heureusement sa marraine lui dévoile le secret transmis de génération en génération par les femmes de la famille: une peau d’homme, en l’occurrence celle de Lorenzo, jeune éphèbe de toute beauté. En la revêtant, Bianca peut désormais approcher incognito son fiancé dans son milieu naturel…
De prime abord, « Peau d’homme » ressemble à une fable comique autour d’un travestissement et des situations cocasses et quiproquos qui y sont associés. Il est vrai que le dessin coloré faussement naïf de Zanzim (« L’Île aux femmes ») et le découpage varié, offrant d’intéressantes pleines pages séquençant les mouvements des personnages, rend l’ensemble léger et pétillant, parfois même coquin. Mais le dernier album d’Hubert – décédé en février 2020 – est plus que cela. Ces 160 pages dont l’idée est venue à l’auteur des « Ogres-dieux » lors des virulentes manifestations contre le mariage pour tous en 2013 forment surtout un conte moderne et humaniste qui traite de la question du genre et de la sexualité. Mariage, homosexualité, émancipation féminine et tolérance…. autant de sujets venant se heurter au poids de la tradition et de l’intégrisme religieux vu à travers un récit plein de finesse.

Dessinateur: Zanzim – Scénariste: Hubert – Editeur: Glénat – Prix: 27 euros.

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