OU LE REGARD NE PORTE PAS – Tome 2

Suite et fin de cette série en deux gros volumes pleine de charme. Une histoire d’amitié et de destin émouvante.

Vingt ans ont passé depuis que Lisa a quitté le petit port italien de Barellito après la mort de son père. Vingt ans qu’elle n’avait pas revu Paolo, William et Nino, ses trois amis nés le même jour qu’elle. Jusqu’au jour où, devenue adulte et installée à Istanbul, elle les appelle à l’aide. Elle vient de perdre l’enfant qu’elle portait et le père, Thomas, a disparu depuis plusieurs mois au Costa Rica. Immédiatement les quatre amis ressentent de nouveau l’indescriptible lien qui les unissait enfants. Lisa entraîne donc facilement ses amis à la recherche de Thomas.

Le lecteur lui n’aura pas eu besoin d’attendre 20 ans avant de découvrir la suite et fin de cette histoire. Huit mois seulement après un premier tome de 96 pages, les auteurs nous livre finalement – en 96 pages toujours – le secret du lien indéfectible qui rattache Lisa, Paolo, William et Nino depuis des années.
La poésie qui se dégageait du premier opus, ses décors croquignolets, ses histoires d’amour et d’amitié et ses personnages très attachants aux bouilles sympathiques nous avaient séduit. Et les planches d’Olivier Pont donnaient vraiment envie de se plonger dans la lecture de « Où le regard ne porte pas ».

Désormais, les enfants ont grandi et leurs chemins se sont séparés. Le cadre de l’histoire a lui aussi changé, le petit village perdu dans les calanques italiennes a laissé la place à la jungle tropicale du Costa Rica.

Le lyrisme et le charme qui se dégage de l’histoire n’est plus tout à fait le même et pourtant les personnages sont toujours aussi attachants et leur amitié semble intacte. Le dessin est plutôt simple mais toujours aussi agréable et expressif.

L’aspect paranormal de l’histoire, évoqué par bribes dans le premier tome, est ici plus largement développé puisqu’il est la clé du mystère. Le mélange du réalisme et du surnaturel fonctionne bien, le scénario restant cohérent jusqu’au bout et amenant la réflexion sur les thèmes du destin et de la réincarnation.

Seul petit regret, une fois le secret du lien unissant les jeunes gens révélé, l’intrigue perd de sa force même si elle reste bien rythmée. Une paille pour un diptyque d’une grande qualité dont le premier tome avait remporté le prix RTL de février 2004.

Dargaud

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