NEFESIS – Tome 1. Résurrections
Une justicière masquée combat les « déviants », ces gens qui pètent un plomb à force de partager leur corps avec des esprits antiques. Un scénario de base originale mais destiné plutôt à un public jeune dans le traitement.
Dans le Paris de 1905, on les appelle les « inspirés ». Ce sont des personnes qui « hébergent » dans leur corps des esprits antiques, à l’instar de Margot qui cohabite avec Némès, un grand pharaon déchu doté de pouvoirs magiques. Grâce à ses pouvoirs et sous le costume de Némésis, elle aide la police à combattre les « déviants », les inspirés qui ont mal tourné.
« Néfesis » n’est pas sans rappeler « Gargouilles », série également signée du duo Fillipi-Camboni. On y retrouve un peu le côté dessin animé, les couleurs gaies et une histoire qui s’adresse à un très large public.
Le plus intéressant est certainement l’idée de départ. Faire coexister des contemporains avec des esprits antiques est une riche trouvaille d’autant que l’on imagine bien à quel point cette double vie peut être difficile à supporter dans la vie quotidienne et qu’elle peut engendrer troubles de la personnalité et folie. Or justement, la relation entre la jeune Margot et son hôte reste trop peu exploitée. Ici on sent bien que l’objectif de la série n’est pas de s’appesantir sur les états d’âme de tous ces gens mais de privilégier le côté action et aventure avec un récit particulièrement rythmé. De ce point de vue, c’est réussi: passée une première scène de flash back en 1888 en Egypte, le premier tome entre vite dans le vif du sujet et reste très vivant jusqu’au bout.
Par souci de suspense, l’action se déroule d’abord sans que l’on comprenne vraiment de quoi il retourne. Sous son costume de super-héroïne, Margot en est-elle vraiment une? D’où vient cette voix avec laquelle elle n’arrête pas de discuter? Autant de questions pour lesquelles le lecteur n’a pas de réponse dans les premières planches et qui permettent de capter immédiatement son intérêt. Mais après avoir capté, il faut savoir garder. Et là, on reste complètement perdu pendant ce qui semble une éternité. L’attention se relâche et il faut bien le caractère un peu foufou de Margot pour nous donner envie de poursuivre. Une fois les choses éclaircies, la lecture se fait heureusement plus facile. Une lecture plutôt gaie aussi car malgré quelques meurtres, l’ambiance est assez joyeuse. Sans être nommément destinée aux enfants, cette nouvelle série séduira d’ailleurs surtout ceux-ci.
– Dupuis