MUTAFUKAZ – Tome 2. Troublants trous noirs
La suite tant attendue des aventures d’Angelino et Vinz poursuivis par d’étranges « Men in black ». Musclé, captivant et délirant, un 2e tome incontournable.
Certes l’effet de surprise est passé et on sait depuis le premier opus que, d’un chapitre à l’autre, cette drôle de BD joue sans complexe sur des styles graphiques différents, un format hybride entre le comics, le franco-belge et le manga, et même des qualités de papier diverses. Mais « Mutafukaz » n’a pas besoin de surprendre son lecteur pour le conquérir. Car la suite des aventures d’Angelino (avec sa tête en boule noire de billard) et Vinz (le squelette au crâne enflammé) reprend avec le même succès les ingrédients du premier opus.
De l’action à gogo d’abord avec une grande cavale dans les bas-fonds du Downtown de Dark Meat City, puis le Little Tokyo mafieux jusqu’en bordure du Mojave Desert: pour d’obscures raisons, nos deux amis tentent d’échapper à de dangereux hommes en noir armés jusqu’aux dents. Ya-t-il un rapport avec le fait qu’Angelino voit parfois apparaître des ombres étranges derrière certaines personnes? Les envahisseurs de l’espace sont-ils en train d’infiltrer discrètement la société? Il y a de quoi commencer sérieusement à s’interroger.
Autre grand point fort de « Mutafukaz »: un humour noir à revendre, bourré de références en tout genre (« Kill Bill », « Prison Break », etc), dans une ambiance gangsta rap, tequila et catcheurs mexicains digne de Tarantino. Pour la petite histoire d’ailleurs, la série doit son nom à un mot d’argot hispanique américain dérivé de « motherfuckers ».
Et pour clore le tome 2 en beauté, l’album propose, en plus des 100 pages explosives de bande dessinée, un artbook d’une vingtaine de pages. Plusieurs dessinateurs – dont un certain Lewis Trondheim – donnent leur vision de cette série devenue incontournable dès le 2e tome.