L’ORDRE IMPAIR – Tome 2. Séville 1600

Un mystérieux ouvrage médiéval, porteur d’une malédiction, est au coeur de cette histoire dont on ne comprend toujours pas grand chose.

C’est l’histoire d’un livre étrange qui a traversé les siècles, à la façon du « Décalogue » de Giroud, et dont les propriétaires successifs ont connu des destins tragiques. Dans ce deuxième tome, l’écrivain Patrick Prada est toujours sous le choc du « suicide » de sa femme, la dernière personne à avoir ouvert le fameux manuscrit. Avant sa mort, celle-ci aurait falsifié des documents pour autoriser le transfert de matériel nucléaire vers l’Inde. Des diplomates européens, envoyés alors en Inde et au Pakistan pour apaiser les tensions, sont victimes d’un enlèvement. Parmi eux, Delussine, un collectionneur de livres anciens hanté par des hallucinations morbides depuis qu’il a ouvert l’ouvrage médiéval.

Que représente le « Visio Veritatis » et pourquoi sème-t-il la mort autour de lui? Le premier opus nous avait juste appris que tout a commencé en 1297: Mechtilde d’Arras accusée d’hérésie meurt sur le bûcher mais son manuscrit échappe aux inquisiteurs… Le deuxième tome ne nous donne pas plus d’explications.

Pourtant, on en aurait bien besoin: le récit est toujours aussi complexe à suivre, mélangeant allégrement plusieurs époques – un village en 1297, Anvers en août 1585, Séville en 1600, Bruxelles et Séville aujourd’hui – et plusieurs destins de femmes sans que rien, hormis le livre, ne vienne faire le lien entre elles. Certes, la série est prévue en cinq tomes et il ne s’agit que du deuxième mais il faudrait que les auteurs se décident rapidement à nous livrer quelques clés s’ils ne veulent pas que l’on décroche. Heureusement que l’idée d’un complot international mêlant l’Europe et l’Inde parvient à attiser notre curiosité et que les qualités de narration de Cristina Cuadra et Rudi Miel sont bien réelles.

Graphiquement enfin, le dessin reste très classique, un tantinet figé même. Deux coloristes ont travaillé sur l’album, Graza se chargeant des planches historiques et Dina Kathelyn des contemporaines, mais le tout est parfois un peu criard.

Le Lombard

Share