LINGE SALE, AMOUR ET CÉRÉALES
Une chronique douce-amère des relations familiales.
C’est la famille – joyeuse et réconfortante, conflictuelle, aliénante ou merveilleuse – qui est à l’honneur de cet épais album de 200 pages de gags tournant autour des relations humaines: l’amour, la fidélité, la sexualité, la transmission, les doutes, la séparation, les regrets…
Une déclinaison de thèmes attendue et des individus ordinaires (hormis quelques cow-boys, robots ou playmobils ici et là) mais dont le traitement choisi par Pozla (« Monkey Bizness », « On va s’arranger » et l’autobiographique « Carnet de santé foireuse ») surprend un peu. L’humour noir ou absurde n’est en effet pas le seul moteur de « Linge sale, amour et céréales ». D’un trait fin au style variant d’un strip à l’autre et avec des décors réduits à l’essentiel, une colorisation en simple bichromie de rose-rouge et de bleu et de nombreuses saynètes muettes, l’auteur déploie un humour qu’il est difficile à décrire, quelque part entre le grinçant, le doux-amer, le cynisme sans méchanceté sans oublier quelques pointes de tendresse et de poésie à la Sempé. En fait, il s’agit plus de considérer l’album dans son ensemble que gag par gag qui pris séparément tombent souvent à plat.
L’ensemble est donc globalement plaisant mais laisse le lecteur avec une impression étrange de désabusement relationnel. L’explication est peut-être à chercher dans la dédicace en fin d’album, où l’on comprend que Pozla a vécu une séparation « après 24 ans de vie partagée ».
Dessin et scénario: Pozla – Editeur: Dargaud – Prix: 23,95 euros.

