LINCOLN – Tome 3. Playground
Lincoln vient promener sa mauvaise humeur dans les bas-fonds new-yorkais où le Diable veut l’entraîner dans le grand banditisme. Troisième opus de cette série familiale qui semble prendre un nouveau virage.
Lincoln voulait des vacances, c’est donc sur une plage paradisiaque que Dieu et le Diable l’emmènent. Mais rapidement notre odieux cow-boy s’ennuie royalement. Le Diable en profite pour le transporter à Manhattan dans l’espoir qu’il accepte enfin de devenir son poulain.
Ce troisième tome change de décor : Lincoln et ses deux compères quittent les plaines du Far-West pour la grande ville, ses buildings new-yorkais et ses quartiers populaires.
Le « Lincoln » de la famille Jouvray, c’est l’histoire de la rencontre d’un jeune homme orphelin avec Dieu et le Diable. Pas gâté par la vie, Lincoln déteste tout le monde et à force de pourrir la vie des habitants de son village, il finit par se faire virer. Dieu lui apparaît alors sous les traits d’un paysan et lui propose de l’embaucher pour faire le bien et le rend immortel. Le Diable qui ne tarde pas à débarquer lui propose bien sûr le marché inverse.
Après un deuxième tome dans lequel Dieu essayait en vain de le convaincre de devenir un justicier, c’est donc au tour du Diable de tenter sa chance sur son « terrain de jeu » (d’où le titre « Playground »). Mais de la même façon que Lincoln refusait de faire le bien, il rejette ici la voie du grand banditisme. Car Lincoln n’est pas du genre malléable. Tête de cochon et esprit de contradiction obligent, il ne se laisse pas dicter sa conduite par n’importe qui, fussent-elles deux personnalité de cette importance. Pourtant, sans s’en rendre compte et malgré lui, Lincoln prend peu à peu la voie de Dieu.
Le décor a changé mais les dialogues ont conservé tout leur cynisme et Lincoln s’en prend encore plein la tête. Exagérées, les scènes de violence sont d’ailleurs toujours aussi drôles. Globalement « Playground » a cependant perdu en humour. Le ton est un peu plus sérieux et les discussions entre Dieu et Lincoln – source de rigolade en général – sont beaucoup moins nombreuses. Le Diable lui-même a perdu de son côté comique.
Au niveau du dessin en revanche, rien n’a changé : un trait dynamique, expressif et de superbes couleurs rendent la lecture de ce troisième opus toujours très agréable. De plus, mine de rien, le récit a bien avancé avec « Playground ». Lincoln a désormais un métier, il est sur la bonne voie de la socialisation. Mais jusqu’à quel point?
– Paquet