L’ÎLE AUX FEMMES
Durant la Première Guerre mondiale, un pilote d’avion séducteur atterrit sur une île peuplée de femmes. Réédition d’une comédie féministe décalée.
Publié originellement en 2015, « L’île aux femmes » est ici réédité avec une nouvelle couverture plus coquine. Un cahier final revient également sur les recherches graphiques de l’auteur.
C’est l’occasion pour ceux qui l’avaient manqué à sa sortie de découvrir l’histoire de Céleste Bompard, un as de la voltige chargé durant la Grande Guerre de transporter les lettres que les soldats du front écrivent à leurs épouses. Mais touché par un tir ennemi lors d’une mission, il s’écrase sur une île qui s’avère bien moins déserte qu’il n’y paraît: de véritables amazones ne tardent pas à le capturer pour remplacer leur « reproducteur » vieillissant…
Dans son premier album solo, Zanzim (« La sirène des pompiers, « Ma vie posthume » et le formidable « Peau d’homme » avec Hubert) en fait voir de toutes les couleurs à ce héros égocentrique, véritable caricature de macho mais auquel on s’attache malgré tout. Car en faisant de ce coq de village moustachu ayant l’habitude de mener la danse avec les femmes l’esclave de la gent féminine, l’auteur malmène finalement les clichés aussi bien vis-à-vis des hommes que des femmes qui détestent les mâles par principe.
Non dénué d’humour et d’une pointe d’érotisme, le récit se déroule avec fluidité au gré des situations rocambolesques, des personnages au fort caractère et de nombreuses cases – parfois mêmes de pleines pages – muettes et sans fioriture mais dynamiques et à la colorisation lumineuse signée Hubert, malheureusement décédé en février 2020.
Au mythe des amazones revisité et à l’hymne à l’amour, le one-shot ajoute en outre un hommage discret à la Seconde Guerre mondiale et l’horreur vécue par les Poilus. Une jolie lecture.
Dessin et scénario: Zanzim – Editeur: Glénat, collection 1000 Feuilles – Prix: 20 euros.