L’ETREINTE
La solitude et les doutes d’un jeune sculpteur dont la compagne tombe dans le coma. Une histoire poignante accompagnée d’un processus créatif intéressant.
Juste avant sa première exposition de sculpture, Benjamin est parti en week-end à Cadaquès. Dans la voiture, alors que sa compagne Romy conduit, il regarde, avec une étrange fascination, la photo qu’il a prise peu avant avec son téléphone d’une inconnue allongée sur la plage et dont ne distingue pas le visage. C’est à ce moment là que l’impensable se produit: un accident de la route qui laisse Romy dans un profond coma. Pour survivre, Benjamin repense à leurs vacances, à cette photo qui l’obsède…
« L’Etreinte », récit poétique et poignant d’un drame, d’un amour absolu, d’adieux et de pages qu’il est nécessaire de tourner, est un album plutôt original dans sa conception. Tout est parti de cette fameuse photo que Jim (« Une nuit à Rome », « L’invitation ») a vraiment prise. Quelques pages d’ouverture: une photo, un trajet en voiture, un accident. Ce sera le point de départ. A partir de là, Laurent Bonneau (« Ceux qui me restent », « Les brûlures ») a rebondi et commencé à dessiner des planches. Ainsi, de discussions en nouvelles planches, dans ce jeu de ping pong où la règle était de ne pas écrire de scénario, le récit a pris forme.
L’idée est ambitieuse et le résultat est plutôt réussi même si la quête de Benjamin sur l’identité de la femme du cliché n’est finalement que peu vraisemblable et que le récit de 312 pages traîne parfois en longueur. On se laisse tout de même emporter par cette histoire d’amour dramatique, mélange de désespoir et d’espoir, et surtout ces planches au trait charbonneux, aux couleurs audacieuses, aux visages expressifs, aux paysages détaillés et laissant une grande place à la contemplation.
Dessinateur: Laurent Bonneau – Scénariste: Jim – Editeur: Grand Angle – Prix: 29,90 euros.