LES TRIBULATIONS DE FELIX MOGO

Les longues balades au bout du monde d’un dandy aventurier. Exotisme, introspection et poésie au programme.

« Harmattan le vent des fous », « Le Café du voyageur », « Le Troisième Thé » et « Tchaï Masala ». Quatre histoires de Christian Cailleaux (« La flèche ardente », « Le cri du Morloch ») épuisées depuis longtemps mais réunies aujourd’hui dans « Les tribulations de Félix Mogo », un épais album de plus de 600 pages qui embarquent le lecteur de New York à l’Inde en passant par Saint-Louis-du-Sénégal.
Héros de ces quatre aventures, Félix Mogo qui pourrait être l’alter ego de l’auteur globe-trotteur, est un jeune homme élégant, mélancolique mais animé d’une véritable curiosité candide pour l’ailleurs, n’ayant de cesse de fuir la banalité du quotidien. C’est ainsi qu’il décide de suivre un jeune Africain qui lui demande de l’aider à retrouver le trésor familial ; qu’il va voler au secours d’une jeune femme en détresse ; qu’il part au Sénégal à la recherche de vieilles reliques pour le compte d’antiquaires parisiens ; et qu’il parcourt l’Inde à la recherche d’un capitaine de cargo disparu…
Chacune de ces histoires est traitée dans un style graphique précis, bien que toujours expressif et élégant : un trait ligne clair en noir et blanc pour l’une, en bichromie de bleu pour la seconde, un trait plus crayonné dans les tons ocres pour la troisième et un coup de crayon plus épais à la colorisation olive pour la dernière.
Il y a quelque chose de Corto Maltese dans le rythme indolent et contemplatif de ces récits qui séduisent autant par les intrigues que par la réflexion introspective sur les rapports humains qu’entraînent les voyages de Félix. Un voyage empreint de poésie qui fait du bien dans une période dominée par la peur de l’autre.

«Les Tribulations de Félix Mogo» de Christian Cailleaux. Glénat. 35 euros.

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