LES SAISONS D’OHGISHIMA – Volume 1
Suivante destinée à devenir courtisane quand elle sera plus âgée, Tamao est envoyée chez un commerçant hollandais. Une histoire sensible et plaisante.
Après « Le dernier envol du papillon » et « La lanterne de Nyx », voici la dernière partie de la « Trilogie de Nagasaki » qui fait en quelque sorte le trait d’union entre les deux. Nous sommes en 1866 à Nagasaki et Tamao quitte le quartier des Plaisirs pour s’installer avec la courtisane dont elle est l’apprentie chez un commerçant hollandais de Dejima, le quartier occidental. Agée de 14 ans seulement, la jeune fille fera office de servante en attendant de devenir courtisane à son tour.
Joliment dessiné, le récit déploie toute une palette de portraits touchants au gré des différentes rencontres de Tamao dont l’optimisme, la joie de vivre et la curiosité déteint sur les lecteurs. Ceux qui connaissent les autres oeuvres de la trilogie retrouveront d’ailleurs ici nombre de personnages, plus jeunes ou au contraire plus âgés.
L’ensemble est certes un peu aseptisé et manque un peu de ce fait de tension dramatique mais cela n’empêche pas Kan Takahama, lauréate du grand prix Osamu Tezuka en 2020, de décrire une organisation sociétale particulière en développant des thèmes qui lui sont chers: la place des femmes en particulier celles issues des classes les plus pauvres, la prostitution, l’esclavagisme ou encore le racisme et la liberté religieuse.
Point non négligeable, les nombreux termes spécifiques à la société japonaise très codifiée de l’époque sont bien expliqués grâce aux petits astérisques sous les cases concernées. La mangaka propose même entre les chapitres de courts textes sur des sujets particuliers (le plan de Dejima en 1866, le déluge de Nagasaki, les samouraïs à la fin de l’époque Edo, etc…).
Dessin et scénario: Kan Takahama – Editeur: Glénat – Prix: 10,95 euros.