LES PETITES GENS

Une plongée dans le quotidien de six voisins ordinaires. Un album sensible et délicat qui fait du bien.

La vie des gens ordinaires n’a rien d’extraordinaire. Ils sont là, on les croise sans les voir. Et pourtant ils ont des choses à dire, à partager, à résoudre. Durant 24 heures, Zabus et Campi s’intéresse à six d’entre eux, six voisins: il y a monsieur Armand qui prête ses livres aux habitants; Paul, l’employé des chemins de fer service Objets trouvés qui ne supporte plus le sourire constant affiché par son collègue; Lucie que l’on trouve trop vieille pour travailler et qui se sent inutile et transparente; Irina, la danseuse aux cheveux gris; le veuf incapable de communiquer avec son fils Louis qui, lui, aimerait aller voir la tombe de sa maman.

Auteur des séries jeunesse « Monde selon François » et « Agathe Saugrenu » (Dupuis), Vincent Zabus signe ici un album plus adulte mais qui parle toujours de quotidien et d’humanité. La difficulté du récit choral est de parvenir à raconter des destins parallèles sans se perdre, en gardant à l’esprit que ceux ci doivent finir par se croiser avec cohérence et fluidité. Zabus remplit parfaitement le contrat et avec une grande finesse. L’air de rien, ce sont six personnages profondément touchants et attachants que nous décrit le scénariste. Loin d’être moralisateur, Zabus laisse le lecteur dresser son propre constat: à rester à la surface des gens, on passe à côté de moments intenses qui rendraient pourtant notre vie plus riche et heureuse.

Une histoire en forme de rayon de soleil qui doit également beaucoup au dessin de l’Italien Thomas Campi qui, avec son trait fragile, donne à voir des visages chargé d’émotions.

Le Lombard

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