LES PAUVRES AVENTURES DE JEREMIE – Tome 3. Le Rêve de Jérémie

Jérémie est un peu le Woody Allen de la BD. Angoissé chronique, il trouve encore le moyen de se rendre malade alors qu’il emménage avec une nana super canon et super riche. Un album drôle et touchant.

Ouf, on respire! On s’est imaginé un instant Jérémie casé, heureux et sans histoires: lui, l’habitué des galères sentimentales, emménage avec sa petite-amie Honorine. Et pas n’importe laquelle: une nana canon, brillante (elle est pilote d’avion) et riche héritière qui plus est (elle n’hésite pas une seconde à acheter pour 220.000 euros de mobilier)…

Y aurait-il comme un tournant dans la série? Heureusement pour nous, s’il commence à mûrir et trouver un certain équilibre, notre blondinet binoclard n’a pas perdu son côté anxieux et névrosé, d’autant que son pote Moselle est toujours là pour l’entraîner dans des combines foireuses et des endroits peu recommandables comme un club échangiste… un sujet que connaît bien d’ailleurs Riad Sattouf puisqu’il avait réalisé une BD sur le sujet pour le numéro spécial sexe du magazine Bang ! paru en juin 2005.

Les jérémiades de Jérémie, on aime toujours. Les thèmes développés, tirés de notre vie quotidienne, ne sont guère différents de ceux des deux premiers tomes : les pulsions sexuelles (rendues encore plus difficiles pour cause de vie de couple), l’importance des apparences et les relations avec les autres. Certes, les éternelles sueurs d’angoisse qui s’emparent de Jérémie ou de Moselle sont un peu lassantes. Mais l’album est traité avec beaucoup d’humour et la galerie de personnages est vraiment sympa: la copine Sandrine, devenue directrice artistique d’un magazine pour enfants, nous embarque de nouveau dans ses multiples histoires de fesses tandis que Jean-Jacques s’interroge sérieusement sur son avenir professionnel en tant que dessinateur de BD. Sans oublier le fantôme de Dombrowitz, un copain du lycée mort d’une hémorragie interne suite à un gros éternuement, ou le pauvre Vincent Delerm accidentellement sodomisé par un pied de chaise…

Dargaud

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