LES MUTANTS, un peuple d’incompris
Un roman graphique autobiographique qui permet de se replonger dans l’adolescence, cette période difficile de mal être.
Sélectionné au concours Jeunes Talent au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême 2014, « Les Mutants » a donné lieu à une exposition lors de la l’édition de la manifestation qui vient de s’achever. Plaçant le mal être adolescent au cœur de son album, Pauline Aubry raconte à la fois les ateliers BD que la jeune femme a animé au service de pédopsychiatrie de l’hôpital Sainte-Barbe à Paris et les « crises d’angoisse » pour lesquelles elle a elle-même été hospitalisée dans sa jeunesse.
Le style graphique est simple, presque naïf, en tout cas dans la lignée des planches de blogueurs BD mais toutes les anecdotes sont traitées avec humour et autodérision. Le récit, dont les lecteurs de la revue XXI ont pu lire une version courte intitulée « L’hôpital des ados », se situe entre le reportage et le récit introspectif. Car si les adolescents décrits dans ce roman graphique sont des cas particulièrement sérieux (insomnies, TOC, séances de scarification, dépressions, etc), tout comme son propre cas, Pauline Aubry raconte aussi tout ce que peut ressentir n’importe quel adolescent, cet être « mi-enfant, mi-adulte et complètement mutant. Sur ses sables mouvants, l’ado se construit en marchant », souligne la quatrième de couverture. « Les Mutants », qui rappellera certainement beaucoup de souvenirs aux adultes que nous sommes, en profite également pour rendre hommage au travail du personnel hospitalier.
Dessin et scénario: Pauline Aubry – Editeur: Les Arènes – Prix : 20 euros.