LES COEURS BOUDINÉS – Tome 2

Trois histoires de filles rondouillardes qui se battent contre la bêtise des hommes. Alléchant.

On les avait d’abord trouvées bonnes pâtes avant de les découvrir mordantes. Parce que la vengeance est un plat qui se mange froid, les jeunes femmes rondouillardes aux coeurs boudinés du premier opus finissaient par remettre à leur place ces machos qui ne rêvent que de top modèles filiformes. Un vrai régal.

Doté d’un talent certain pour croquer le genre humain, Jean-Paul Krassinsky remet le couvert, avec trois nouveaux récits croustillants. Il y a Fanny qui s’amourache d’un chanteur en vogue jaloux comme pas deux. Il y a aussi Martha, serveuse exploitée dans un café le jour et reine d’une sorte de secte vampirique la nuit. Et enfin Mimi qui après s’être fait plaquée décide de collectionner les prétendants en attendant d’en trouver un qui plaise à son compagnon à quatre pattes.

La recette reste la même que dans le premier tome: des dodues qui se battent pour obtenir de la part de la gente masculine le même respect que les fines, comme si ce dernier était inversement proportionnel au nombre de kilos sur la balance… Krassinsky évite cependant l’écueil de la redite car ici, les bourrelets de ces demoiselles seraient presque secondaires. Plus qu’aux rapports homme-femme bien en chair, « Les coeurs boudinés, tome 2 » s’intéresse surtout aux relations amoureuses homme-femme tout court.

On est d’ailleurs pas loin du discours « tous les hommes sont des salauds », des coeurs d’artichauts qui se fichent de leur conquête d’un soir comme de leur premier sandwich, des vicelards coincés, des jaloux maladifs, bref des caricatures d’abrutis qui s’imaginent supérieurs aux femmes et qu’elles finissent par rouler dans la farine… Le dessinateur allemand n’y va pas avec le dos de la cuillère et dans ses histoires, les rondelettes finissent toujours par remporter le morceau.

Le parti pris pro-filles peut irriter mais une conclusion finit aussi par s’imposer: les femmes autant que les hommes ont besoin l’un de l’autre. Cerise sur le gâteau, le dessin est vif, les situations souvent cocasses et l’humour grinçant à souhait. Si suite il y a, on attend seulement un juste retour des choses: à quand la vengeance des mâles?

Dargaud

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